L'habitat en Guyane
C’est un fait que nous constatons lors de nos expertises. En Guyane, bon nombre de biens immobiliers ne font pas l’objet d’autorisation d’urbanisme de type permis de construire ou déclaration préalable et connaissent un défaut d’entretien voire même dans un état de dégradation avancé. La fondation l’Abbé Pierre a rendu son dernier rapport sur le logement en France, et les chiffres sont éloquents. Zoom sur la Guyane.
37 445 habitations spontanées en Guyane
L’habitat informel prend différentes formes en outre-mer. En Guyane c’est sous forme de biens diffus ou d’importants bidonvilles construit avec des matériaux de récupération (bois, tôle,...). Si ces constructions spontanées ne sont pas automatiquement qualifiées d’habitat insalubre ou indigne mais ils restent toutefois des bâtiments dénués de toutes autorisations d’urbanismes. L’urbanisation anarchique se développe et pose des problématiques de gestions des eaux notamment pluviales mais aussi des eaux usées sans compter les risques de pollutions et de danger dû à l’emploi de matériaux non réglementaires.
47% des logements guyanais ont un défaut grave
L’habitat indigne. Selon la fondation l’abbé Pierre : « En Guyane, des poches d’insalubrité occupent souvent les fonds de cours ou des immeubles dégradés et sont, en général, le fait de marchands de sommeil qui louent des logements indignes à une population souvent étrangère et en situation irrégulières. »
8700 logements sont potentiellement insalubres (évalués selon leur aspect extérieur) et 5 300 logements sont insalubres et au bâti irrémédiable. Fait, constaté notamment au centre-ville de Cayenne où la nature des désordres présente parfois un danger grave immédiat. La pluviométrie, les extensions de bâtis non réalisé dans les règles de l’art qui créées des désordres structurels ou encore l’attaque de termites fragilisent de manière irrémédiable les bâtis et notamment les maisons créoles.
Pourtant le patrimoine architectural guyanais est important. Tout le centre-ville de Cayenne est classé au Site Patrimonial Remarquable, ainsi des prescriptions sont prévues et tous projets d’urbanisme sera soumis à l’autorisation de la ville mais aussi de l’architecte des bâtiments de France. Dans certains cas des subventions peuvent même en être possible pour réaliser des travaux.
D’autres règles sont aussi en vigueur, savez-vous par exemple que le ravalement de façade est obligatoire tous les 10 ans dans le centre-ville de Cayenne ?
Des projets sont en cours et portés par la Mairie de Cayenne et la CTG. Des outils sont mis en place avec par exemple le Projet de Développement et Rénovation Urbaine (PDRU) qui a pour objectif de réunifier le territoire par le désenclavement des quartiers, optimiser la mixité sociale par l’amélioration et la diversification de l’habitat, créer une attractivité des quartiers par la dynamique économique et l’emploi et améliorer les conditions de vie.
Espérons que la volonté politique et la sensibilisation des propriétaires sur l’entretien de leurs biens immobiliers pourront améliorer l’habitat en Guyane. La carence de logement et la demande pour être bien logé sont là.